Le lendemain c’est sous un soleil éclatant que l’on se lève. Dehors le ciel est d’un bleu presque exagéré et seuls quelques nuages longuement étirés viennent rompre la monotonie du ciel. On prépare les sacs, histoire que tout rentre et on dépose ces derniers à la réception de l’hôtel. Notre taxi pour l’aéroport n’arrive que dans une heure et on veut tenter, à nouveau, de rentrer dans l’église de Kiruna.
Juste en face de notre hôtel je ne peux pas m’empêcher de prendre en photo une sorte de hot road, voiture ovni qui semble appartenir à Batman, à en juger par la découpe sur la caisse arrière de la voiture. Une capsule de Heineken sert de démarreur, et un tournevis sert à fermer les portes. Du grand art !
On retourne donc devant l’église dans laquelle nous n’avions pas pu rentrer les premiers jours de notre périple. Le problème c’est qu’on est dimanche, et que forcément on n’est pas sûrs de pouvoir rentrer. Alors on déambule à l’extérieur de cette église datant de 1912.
C’est à l’époque Hjalmar Lundbohm, le président de la mine de Kiruna, qui demanda à Gustav Wickman, l’architecte, de construire une église avec la forme d’une hutte lapone. C’est la tour avec la cloche qui fut construite en premier et achevée un Vendredi Saint de 1906.
Ce qui rappelle les huttes sames lorsqu’on rentre dans l’église, c’est cette lumière qui vient d’en haut, rentrant par de grandes vitres blanches. Sur les côtés, à hauteur d’homme, ce sont des vitres teintées de vert qui en cette matinée d’hiver viennent illuminer les bancs lustrés par les postérieurs des paroissiens.
Face à l’entrée, la peinture au-dessus de l’hôtel est une œuvre du Prince Eugen, fils de l’ancien roi Oscar II, mais aussi peintre célèbre, il représente la divine beauté.
Comme en atteste la plaque rivetée sur l’un des piliers de l’entrée, cette église à été élue « Bâtiment le plus populaire de Suède » en 2001, ce qui n’est pas rien !
L’orgue derrière nous est majestueux, resplendissant, peut-être même un peu inquiétant tant ses lignes dures lui confère un côté gothique presque « draculesque ». Il date de 1957 et a été construit par Rudolf von Beckerath à Hambourg, puis reconstruit en 1978 par Grönlund, et est entièrement mécanique.
L’intérieur de cette église fourmille de petit détails, des sculptures couleur cuivre et or dans les bancs, une paire de lunettes, sans doute distraitement oubliée par un paroissien ou à la disposition des plus âgés.
On referme alors les lourdes poignées de métal dessinées par Ossian Elgström, un dernier coup d’œil sur le bas relief de Christian Eriksson offert par la compagnie minière de Tuolluvaara, et on retourne à l’hôtel, prendre nos bagages et grimper dans le taxi qui nous attend déjà. On est contents d’avoir pu rentrer dans cette église qui dégage vraiment quelque chose de spécial.
Ca y est nous voilà arrivés au petit aéroport de Kiruna. Tellement petit, entre 2 et 3 vols par jour, qu’il est encore fermé quand on arrive. Alors on prend quelques photos, pour se donner l’impression que le voyage continue. On observe les cars déversant les touristes japonais tandis que ces derniers confortablement assis à l’intérieur de leur car, profitent de la chaleur du chauffage, alors que nous, au contraire, voulons profiter des températures fraîches.
Les portes s’ouvrent, les japonais attendent en file indienne que leur guide valide tous les tickets, nous on valide les nôtres, on se marre devant l’antique balance à bagage qui trône le long des guichets, mais surtout on se fait narguer par une publicité sur Paris, comme si l’aéroport s’était ligué contre nous pour remuer le couteau dans la plaie et bien appuyer le fait que le voyage est terminé.
On prend un dernier café, on s’occupe comme on peut, observant d’un œil mi-amusé des touristes américains avec toute une panoplie de bagages Vuitton sans doute en provenance de l’Ice Hôtel de Jukkasjärvi.
Il est l’heure de monter, via la piste, dans notre avion-saucisse, un antique McDonnell-Douglas MD-82. Le retour se fera sans encombre, enfin presque. Un départ sur la piste gelée de Kiruna, une escale sous une tempête de neige à Copenhague, un retard au départ à cause de Roissy, et une arrivée en avance. Sauf que nous voilà bien de retour en France, Roissy n’a pas anticipé le fait que notre avion serait en mesure de rattraper son retard.
Résultat on patiente plus de 20 minutes sur la piste. Dehors il tombe de la pluie et de la neige mêlées, le ciel est gris, terne, à nous le retour de l’aéroport dans les bouchons. Au revoir le silence de la Laponie, j’espère qu’on se reverra très bientôt.
En attendant on garde en mémoire la taïga que l’on a survolé durant le vol retour, en se disant que tout ces espaces vides vont nous manquer…au moins pendant un an.
Héléna et Nico
Posted at 21:29h, 14 marsBonjour à vous!
Avec mon conjoint, nous voulions faire la Laponie (surtout moi à vrai dire ^^) en hiver. Nous avons cherché différents parcours en vain… Et nous sommes tombé sur votre site et là… le charme complet. Donc, depuis le temps que je voulais vous laisser un petit message, car nous avons effectué ce voyage en avril 2017 (le boulot ne voulait pas me laisser partir!!). Nous avons eu beaucoup de neige ! Nous avons suivi vos pas en faisant par moment des écarts, c’était magique! Nous avons ajouté à notre séjour une rando en motoneige à Kilpisjärvi en Finlande et du chien de traîneau à Enontékiö. Vos conseils nous ont bien aiguillés, bref, merci et continué ce que vous faite!
Bonne continuation !
Héléna et Nico
retourdumonde
Posted at 12:50h, 15 marsBonjour à vous deux !
Woooow ça c’est vraiment le message et le commentaire que l’on n’attend pas mais dont on prend plaisir lire. Merci, merci pour vous jolis mots. Je suis content d’avoir pu un peu vous aider un tant soit peu et je suis heureux de voir que vous avez apprécié les petites routes de la Laponie. Merci d’avoir pris le temps de nous faire un retour.
En vous souhaitant pleins de nouveaux voyages ! <3