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Le jour se lève sur Kenmare. De notre chambre, un petit coup d’œil sur le temps extérieur et on y croit, pas de pluie, un soleil timide pointe même derrière quelques nuages, et on aperçoit même un petit coin de ciel bleu. De la véranda, où nous prenons notre petit déjeuner – ah le saumon au petit déjeuner ! -, on trace l’itinéraire.

Aujourd’hui nous n’avons qu’un seul impératif, être à 16h à Cork. Entre temps on va essayer de rentabiliser les quelques heures. On part sur Ballaghbeama Pass qu’on a hésité à aller voir la veille. Cette fois-ci le temps semble plus clément, même si un léger brouillard continue de s’accrocher à la cime des montagnes.

On s’éloigne donc de la ville pour s’enfoncer sur une toute petite route. Au fur et à mesure que la route se rétrécit, les paysages deviennent de plus en plus beaux. Après un passage au milieu d’une petite forêt qui rappelle un peu les forêts allemandes, la route nous dépose au beau milieu d’une immense plaine. Avec ces tons de pourpre, d’orange brûlé, de caramel, et du rouge vif des branches de houx, on a en tête les images de plaines du Montana, ou des forêts canadiennes en automne.

Toute la matinée, c’est à peu près le type de paysage que nous verrons, avec des variantes. Forcément, comme à notre habitude on s’arrête souvent, parfois tous les 2 ou 300 mètres, pour admirer la vue, prendre des photos. On tente un peu d’extérioriser la journée pourrie de la veille, alors on en profite deux fois plus.

 

Au-dessus des montagnes, les nappes de brouillard sont toujours attachées à la cime, et derrière l’épaisse couche de nuage argentée, le soleil tente quand même de percer. Sur les bords de la route, les champs font dégorger les fortes pluies de la veille dans un nombre infini de cascades, de rivières serpentant dans les paysages, et rendant le sol spongieux.

Alors que le temps défile, la route se fait de plus en plus étroite, et commence à grimper. La topologie des paysages change petit à petit se transformant en petites collines verdoyantes où paissent des moutons tagués, et un bouc massif qui nous regarde d’un drôle d’œil. Une percée dans les nuages gris s’est formée, nous laissant voir un beau ciel bleu. C’est d’ailleurs le seul moment où nous verrons autant de ciel bleu.

Au loin, nous voyons très bien la route grimper encore un peu plus et serpenter en lacets entre les rochers recouverts d’herbe et de mousse. Les cailloux gris sont remplacés par d’énormes blocs d’un noir charbonneux, contrastant avec le vert de la mousse. L’herbe brûlée à des couleurs surréalistes, presque irréelles. L’orange et le brun sont poussés à leurs extrêmes.

Soudain la route se rétrécit à son maximum, deux rochers noirs couleur charbon, et au loin la route amorce la descende. Ca y est nous y sommes, voilà Bealach Béime ou Ballaghbeama Gap.

A notre gauche, une falaise abrupte d’où l’on attend à tout moment de voir débouler des rochers. Le spectacle qui nous est donné à voir est magnifique, sans doute avec le Gap of Dunloe, l’un de nos coups de cœur de ce voyage. Le jeu des couleurs, les tons utilisés, tout y est parfait, excepté le vent qui, s’engouffrant dans le passage des deux montagnes, souffle avec une force assez impressionnante.

Nous reprenons la route en sens inverse, croisant ainsi les mêmes moutons, le même bouc et les mêmes ruines de maisons qu’à l’aller.

 

On se dirige vers Moll’s Gap, un autre col, qui nous fait passer devant un magnifique petit lac, le Lough Barfinnihy. Avec sa petite île plantée au milieu, les tons carotte brûlée de ses fougères, et la route qui passe à côté, font que cette route est vraiment un beau passage, qui nous en met plein la vue.

De Moll’s Gap pas grand chose à en dire, si ce n’est qu’on a même du mal à comprendre où se trouve le col. Comparé à Ballaghbeama, celui ci fait clairement pâle figure.

 

Comme on reste un peu sur notre faim, qu’on est plutôt bons sur le timing, on décide de rebrousser chemin, et de s’engager dans un cul de sac : Blackwater Valley en direction de l’intriguant Gentlemen’s Rock. La route en zigzag descend et s’enfonce dans une très large plaine. Rien à voir avec les paysages au-dessus de nous.

Hormis une voiture et deux personnes, encore une fois nous ne croisons pas grand monde, les paysages sont pour nous et rien que pour nous. Pas de peur de croiser une voiture, de ne pas avoir de place pour se ranger. Dans le creux de la vallée, nous sommes absolument seuls.

On longe quand même quelques maisons, dont une particulièrement british avec son toit de chaume, sa vue sur un pont de pierre antique. On se verrait pas mal dans le coin, pour y passer quelques jours par an.

Soudain au détour d’un virage, plusieurs maisons, un chien foufou, une école et une église, le tout dominé par les Tomies Moutain et Purple’s Moutain. Le spectacle, en bas des montagnes, nous surplombant de toutes leurs splendeurs est assez grandiose. On s’arrête quelques instants pour regarder le panneau avec un plan.

 

On se rend alors compte qu’on n’est qu’à quelques kilomètres, sans doute 1 ou 2, du Gap of Dunloe, là où nous étions partis nous balader le premier jour. En effet si nous avions continué notre randonnée, nous nous serions retrouvés là où nous sommes. Une belle manière de terminer la boucle du voyage.

Demi-tour et nous refaisons la dizaine de kilomètres dans l’autre sens, croisant un couple de nos âges, arrêtés sur le bord de la route, profitant du paysage comme on l’a fait quelques heures avant eux.

 

Une fois de retour sur la route principale près de Moll’s Gap, on regarde d’un œil neuf cette vue plongeante sur Blackwater Valley. D’en haut le paysage s’étend à perte de vue, si bien qu’il est même quasiment impossible de distinguer la route que l’on a emprunté. Comme si elle n’avait existé où ne s’offrait qu’au plus curieux, aux plus aventureux, bien décidés à farfouiller ce coin de l’Irlande pour y emprunter les chemins de traverse.

Au loin une chaîne de montagnes plus haute que les autres domine Blackwater Valley, tentant de donner une échelle, un repère. A bien y regarder c’est une chaîne de montagnes de la Macgillycuddy’s Reeks, qui sont juste à la gauche de Carrantuohill, la montagne la plus haute d’Irlande.

La route défile de nouveau, longeant Blackwater Valley que l’on laisse désormais derrière nous. Nous filons afin de trouver notre spot pour le déjeuner de ce midi. On a déjà une petite idée sur la question. Direction Ladie’s View.

 

Caché derrière une rangée d’arbres et malgré le parking devant, le coin n’est pas simple à trouver, mais pourtant la vue en vaut le détour. Pour la petite histoire; cet endroit doit son nom à une anecdote datant de 1861. La Reine Victoria, venue avec sa suite et son attelage, tomba tellement amoureuse de la vue qu’elle demanda à s’arrêter. Exceptionnellement pour l’époque, elle autorise alors ses dames de compagnie, que l’on appelait les Ladies in waiting, de profiter de la vue avec elle. C’est ainsi que l’on baptisa l’endroit Ladie’s View en souvenir de cette épisode.

 

Face à nous Upper Lake, l’un des principaux lacs rejoignant Lough Leane, le lac principal de Killarney, où nous avions vu Ross Castle le premier jour. Upper Lake, est un gruyère formant ainsi une multitude de petits lacs, de rivières, et d’îlots recouverts de sapin aux teintes colorées et chaudes. A voir la vue, on comprend que la Reine y soit tombée en admiration.

On retourne à la voiture préparer les sandwichs, et on embarque tout pour se poser et déguster ça, le cul sur une rocher, face à la très belle vue. On ne se lasse pas du spectacle, qui nous donne envie de revenir découvrir encore plus l’Irlande, et de s’attaquer à l’Ecosse par la même occasion. Les montagnes nous entourent, et la seule percée dans l’horizon, c’est bien cette vue sur l’Upper Lake.

Repas terminé, on remballe tout, faisant bien gaffe à ne rien laisser traîner. Le voyage continue nous faisant longer les eaux cristallines de l’Upper Lake et ses petits lacs sans noms. On s’arrête sur le bas de la route profitant de l’eau transparente, argentée, qui fait refléter les montagnes avoisinantes. Le spectacle est là encore grandiose et magnifique.

Il nous reste encore un point à voir, avant de boucler la boucle. Torc Wacterfall, une cascade de 18 mètres de haut.

 

On s’engage dans le petit chemin qui serpente dans une forêt dense, où le sol est recouvert de feuilles jaune et orange. Encaissée entre les rochers, la cascade est plutôt modeste mais tout de même, elle fait son petit effet.

On prend un peu notre temps, pour profiter du spectacle, mais pas trop tout de même et on laisse la cascade derrière nous. Il nous reste un peu de route à faire, pas loin de 80km, pour aller rendre la voiture.

Rangement dans la voiture, histoire de gagner du temps, et nous voilà partis pour avaler les derniers kilomètres de ce voyage. On a pris un peu retard sur le timing, sans doute à Ladie’s View, mais il était difficile de quitter le coin, ce qui fait qu’on est obligés de speeder un peu. Mais voilà, beaucoup de monde sur la route, et surtout beaucoup de travaux que nous aurons vu dans tout le Kerry.

 

Sur une portion de route entièrement en rénovation, nous restons bloqués pas loin de 20 minutes. Nous devions rendre la voiture à 16h, il est 15h56 et il nous reste plus de 58 kilomètres. Autant dire que nous ne serons jamais à l’heure. On avale à grande vitesse les derniers kilomètres, on retrouve par la même occasion la civilisation qui, une fois encore, ne nous avait pas vraiment manqué. On dépose la voiture, après 436 kilomètres parcourus.

 

On respire un peu en attendant le bus Eireann qui nous dépose dans le centre de Cork. Durant le trajet on profite du wi-fi à bord pour poster quelques photos de la journée sur internet.

 

Il fait nuit, nous somme un peu fatigués, on prend rapidement nos quartiers dans l’hôtel, pour faire un tour très rapide de la ville, faire quelques emplettes alors que la quasi totalité des magasins est déjà fermée.

 

Il est déjà l’heure de dîner, et pour ça, nous avions convenu de tester le même restaurant que Julie avait testé il y a plusieurs années, The Market Lane.

 

L’ambiance y est cosy, le service de Martin, notre serveur y est pour beaucoup. Alors qu’on déguste des bières artisanales, brassées exclusivement pour le restaurant, je craque pour un confit de canard croustillant avec sa roquette et ses croûtons. Croquant, succulent à souhait, mariné dans une sauce sucrée avec des poires, un vrai régal.

On enchaine tous les deux sur un jambonneau cuit lentement avec ses petits légumes croquant et son gratin de chou-fleur.

 

Tout aussi merveilleux visuellement que gustativement parlant. Une tarte au citron vient terminer tout ça. Il nous faut tout de même une petite promenade digestive pour faire passer tout ça, afin de rentrer à l’hôtel, préparer la valise, avant de prendre l’avion demain.

Irlande, nous t’avons beaucoup aimé, et c’est sûr nous reviendrons.

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