Nous repartons vers le centre afin de laisser la voiture avant le safari, tout en n’oubliant pas cette fois ci de mettre quelques pièces dans l’horodateur. Notre guide pour l’expédition de ce soir est français et nous n’aurons pour compagnon de voyage qu’un jeune couple d’espagnols. Nous nous habillons avec les vêtements fournis par Safartica, à savoir une grosse combinaison à mettre en plus de nos vêtements, mais aussi chaussures, chaussettes, gants, écharpe, passe-montagne. Nous sommes un peu entravés dans tout ce matériel mais au vu de la température ressentie avec la vitesse, je peux vous assurer que ce ne sera pas de trop.
Autant le dire toute de suite, nous n’avons pas pu prendre de photos, ayant oublié l’appareil photo compact au chalet et ne pouvant nous encombrer d’un sac à dos.
Nous descendons donc, armés de nos combinaisons et sous le regard ahuri des touristes, la rue qui mène aux berges de la rivière afin d’atteindre le lieu de départ de notre expédition. Notre guide nous donne des explications de conduite et de sécurité. Ce qu’il faut faire, et ne surtout pas faire. Le convoi se met alors en route, et nous fermons la marche. Une fois le froid et l’accélération fulgurante assimilés nous descendons sur la rivière gelée ! La sensation de conduite sur un espace éphémère est grisante. La vision de la ville qui s’éloigne au loin rajoute à cette atmosphère particulière. Nous nous arrêtons de temps en temps pour que notre guide nous donnent quelques explications pédagogiques sur les paysages de la région, la toundra, le fonctionnement des aurores boréales, ou bien les croyances locales.
Malheureusement au vu du ciel couvert et chargé, nous comprenons de nous-même rapidement que nous avons peu de chance d’en apercevoir ce soir. Nous traversons divers paysages, et conduire dans de petits chemins en plein milieu d’une forêt dense de sapins, le tout en pleine nuit, est une sensation inoubliable. Après environ 1h de conduite ponctuée de quelques arrêts, nous arrivons à une kota, cette hutte traditionnelle en bois dont nous avons parlé plus tôt. Notre guide prépare alors un feu à base de bouleau tout en continuant de nous expliquer, de manière plus complète, le fonctionnement et le pourquoi des aurores boréales. Pendant ce temps, nous dégustons un succulent jus de baies chaud et sucré et faisons griller quelques saucisses le temps qu’un petit sandwich de pain noir garni de fromage lapon et de salami grille tranquillement. Le feu, ce petit repas et la discussion partagée avec nos compagnons d’expédition nous fait le plus grand bien, même si notre corps peine à se réchauffer.
Sur le chemin du retour nous ne prenons même plus le temps de nous arrêter, ayant très bien compris que même notre guide ne pense pas voir d’aurores boréales ce soir. Lancé à pleine vitesse et malgré les poignées chauffantes, je sens l’extrémité de mes doigts me faire un mal de chien à cause du froid. Petit à petit la chaleur revient, mais Cécile peine, elle, à réchauffer ses pieds.
Même si nous n’avons pas vu d’aurores boréales, cette petite expérience de conduite sur la rivière et cette ballade en pleine nature suivis par une lune gigantesque, reste une très bonne expérience qui restera longtemps dans nos mémoires.
Un peu exténués nous reprenons la route pour faire les 100 km qui nous séparent de notre chalet, en faisant attention à ne pas croiser de rennes. De retour au chalet, nous restons quelques instants dehors espérant avoir plus de chance qu’à Rovaniemi, mais décidément, ils semblent qu’hier était la nuit pour ça.
Une bonne nuit de sommeil nous attend.
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