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Nous prenons notre temps en cette matinée du 6ème jour, le programme est très légèrement défini. Notre seul impératif est à Rovaniemi en fin d’après-midi. Nous avons en effet réservé pour la soirée une ballade en motoneige, de nuit, à la recherches d’Aurores Boréales. C’est notre seul « luxe » de ce séjour, et après le spectacle de la veille nous partons confiant !

Avant de reprendre la route E75 en direction du sud, nous passons par Luosto afin de faire le plein. Sous un soleil radieux, et attendant que le plein soit fait, j’en profite pour prendre en photo la petite chapelle de neige et de glace qui trône le long de la route.

Curieux de voir comment a été fait l’intérieur, j’entrouvre légèrement la porte pour y découvrir un autel et des bancs taillés dans des blocs de glace, ainsi qu’un christ sculpté dans la neige. Quelques photophores sont placés devant les « vitraux ».

Nous revoilà donc sur la route, avec un magnifique soleil face à nous. Je tente de prendre en photos les petits nuages de neige, qui sous l’effet du vent, semblent traverser la route tels des petits serpents.

Comme nous ne nous y sommes pas arrêtés à l’aller, nous faisons un arrêt touristique au Cercle Polaire qui fait aussi office de maison du Père Noël. Autant le dire tout de suite, hormis la ligne de démarcation qui symbolise le passage du 66° parallèle, le coin n’a que peu d’intérêt. Les finlandais ont très bien rentabilisé l’aspect commercial que peut représenter le Père Noël.

Mais avant d’aller faire un tour dans les boutiques, j’immortalise le panneau symbolique (qui a d’ailleurs été restylisé depuis la dernière fois que je suis venu). Dans la partie inférieure,il est recouvert de stickers de clubs de motards du monde entier, qui marquent leur passage en apposant l’autocollant de leur club.

Nous faisons donc un petit tour dans ce village un peu factice, qui est officiellement celui du Père Noël (même si d’autres pays, comme la Suède, la Norvège, le Danemark, se disputent gentiment la demeure officielle du Père Noël). Vous trouverez donc des boutiques avec des cartes postales kitchissimes, mais aussi LA boutique où vous pouvez faire prendre en photo vos bambins avec le Père Noël.

 

Pas besoin de les accompagner puisque juste au dessus de la caisse vous avez la possibilité de les observer grâce à un système de caméra multi-angles !

Bref, le temps d’écrire quelques cartes postales, qui porteront le tampon du cercle polaire et de prendre quelques photos, nous nous apercevons que nous sommes restés plus de temps que prévu sur place. Nous nous remettons en route pour la petite dizaine de kilomètres restante jusqu’à Rovaniemi.

Nous traversons la rivière Kemijoki et apercevons le musée Artikum que nous avons prévu de faire, mais avant, nous devons confirmer notre présence pour le safari de ce soir. Nous nous garons donc dans une rue en pente qui donne sur la rivière fumante qui traverse la ville.

Il nous faut moins de 10 minutes pour payer et confirmer la randonnée en moto-neige. Nous retournons vers la voiture, et la mise en garde du Guide du Routard se confirme. Une belle amende nous attend sur le pare-brise. Les contractuelles de Rovaniemi ont l’air d’être efficaces, nous n’en avons pas croisé une seule et pourtant nous avons été alignés, peut être se cache-t-elle dans l’un des nombreux bars situés à côté de la rue. Moralité, à Rovaniemi il faut être très attentif au stationnement et surtout ne pas oublier de payer ! 40 euros d’amende pour quelques minutes d’inattention.

Fort de ce petit désagrément nous allons rapidement manger un petit quelque chose,mais avant je passe un coup de téléphone à mes parents, car je sais que là où nous nous trouvons à Rovaniemi, il y a une petite webcam, c’est l’occasion pour eux de nous voir en, presque vrai. C’est devenu une sorte de petit rituel à chaque fois que nous partons à l’étranger !

Nous décidons de déplacer la voiture sur le parking gratuit de l’Artikum, situé à quelques centaines de mètres de là. J’avais déjà fait ce musée il y a quelques années. C’est vraiment LE musée à faire en Laponie. Il est complet, très très complet. Il traite de l’Arctique dans le sens large du terme, que ce soit au niveau des peuples, des enjeux du pétrole, du climat, de l’histoire de la région pendant les différentes guerres.

 

C’est interactif (un peu comme la Cité des Sciences à Paris), ludique, ça convient à toute les générations. L’idéal est de le faire en complément du SIIDA à Inari, car l’Artikum vous amènera un complément d’informations sur les peuples sâmes, avec par exemple des enregistrements audios recueillis par des ethnologues auprès des différentes ethnies sâmes.

 

Il faut compter plus de 3 heures pour tout voir, mais malheureusement nous sommes pris un peu par le temps et nous le parcourons en seulement 1h30, en faisant l’impasse sur quelques salles. Par contre, les photos sont interdites dans la totalité des salles. L’architecture du musée vaut à elle seule, le détour. Cette grande galerie vitrée donne vue sur la rivière Kemijoki.

La seule photo que j’ai prise d’une des salles du musée, est celle où dans une reconstruction d’un refuge on voit sur un écran, un ours polaire curieux venir coller sa truffe à la vitre du refuge et l’explorateur s’en amuser.

Nous repartons vers le centre afin de laisser la voiture avant le safari, tout en n’oubliant pas cette fois ci de mettre quelques pièces dans l’horodateur. Notre guide pour l’expédition de ce soir est français et nous n’aurons pour compagnon de voyage qu’un jeune couple d’espagnols. Nous nous habillons avec les vêtements fournis par Safartica, à savoir une grosse combinaison à mettre en plus de nos vêtements, mais aussi chaussures, chaussettes, gants, écharpe, passe-montagne. Nous sommes un peu entravés dans tout ce matériel mais au vu de la température ressentie avec la vitesse, je peux vous assurer que ce ne sera pas de trop.

 

Autant le dire toute de suite, nous n’avons pas pu prendre de photos, ayant oublié l’appareil photo compact au chalet et ne pouvant nous encombrer d’un sac à dos.

 

Nous descendons donc, armés de nos combinaisons et sous le regard ahuri des touristes, la rue qui mène aux berges de la rivière afin d’atteindre le lieu de départ de notre expédition. Notre guide nous donne des explications de conduite et de sécurité. Ce qu’il faut faire, et ne surtout pas faire. Le convoi se met alors en route, et nous fermons la marche. Une fois le froid et l’accélération fulgurante assimilés nous descendons sur la rivière gelée ! La sensation de conduite sur un espace éphémère est grisante. La vision de la ville qui s’éloigne au loin rajoute à cette atmosphère particulière. Nous nous arrêtons de temps en temps pour que notre guide nous donnent quelques explications pédagogiques sur les paysages de la région, la toundra, le fonctionnement des aurores boréales, ou bien les croyances locales.

 

Malheureusement au vu du ciel couvert et chargé, nous comprenons de nous-même rapidement que nous avons peu de chance d’en apercevoir ce soir. Nous traversons divers paysages, et conduire dans de petits chemins en plein milieu d’une forêt dense de sapins, le tout en pleine nuit, est une sensation inoubliable. Après environ 1h de conduite ponctuée de quelques arrêts, nous arrivons à une kota, cette hutte traditionnelle en bois dont nous avons parlé plus tôt. Notre guide prépare alors un feu à base de bouleau tout en continuant de nous expliquer, de manière plus complète, le fonctionnement et le pourquoi des aurores boréales. Pendant ce temps, nous dégustons un succulent jus de baies chaud et sucré et faisons griller quelques saucisses le temps qu’un petit sandwich de pain noir garni de fromage lapon et de salami grille tranquillement. Le feu, ce petit repas et la discussion partagée avec nos compagnons d’expédition nous fait le plus grand bien, même si notre corps peine à se réchauffer.

 

Sur le chemin du retour nous ne prenons même plus le temps de nous arrêter, ayant très bien compris que même notre guide ne pense pas voir d’aurores boréales ce soir. Lancé à pleine vitesse et malgré les poignées chauffantes, je sens l’extrémité de mes doigts me faire un mal de chien à cause du froid. Petit à petit la chaleur revient, mais Cécile peine, elle, à réchauffer ses pieds.

 

Même si nous n’avons pas vu d’aurores boréales, cette petite expérience de conduite sur la rivière et cette ballade en pleine nature suivis par une lune gigantesque, reste une très bonne expérience qui restera longtemps dans nos mémoires.

 

Un peu exténués nous reprenons la route pour faire les 100 km qui nous séparent de notre chalet, en faisant attention à ne pas croiser de rennes. De retour au chalet, nous restons quelques instants dehors espérant avoir plus de chance qu’à Rovaniemi, mais décidément, ils semblent qu’hier était la nuit pour ça.

 

Une bonne nuit de sommeil nous attend.

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