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On est levés…très tôt. Avant notre réveil, calé sur 7h. On caille un peu dans le van. Je sors, et je trouve qu’il fait meilleur dehors.

 

Face à nous, la baie de « Sound of Sleat » et un magnifique lever de soleil est en train de pointer le bout de son nez au-dessus du continent.

Le petit déjeuner et le café se prennent face à la mer, au même rythme où le soleil tente de passer au-dessus des nuages, les illuminant au passage de rose, de jaune et d’orange.

 

A 8h10 nous sommes prêts à reprendre la route. La pluie, elle aussi se réveille avec un peu de retard, sans doute une panne de réveil.

Nous longeons donc de nouveau l’Armadale Bay, mais de jour, pour revenir sur Ardvasar. Plus loin sur la côte, nous arrivons à Kilmore et bifurquons tout de suite à gauche, William ayant repéré la veille une petite route formant une boucle.

 

Nous découvrons un coin où règnent les moutons chargés de laine (et de pluie), vaches et autres oiseaux, le tout vivant entre la lande et les plages. Les paysages sont vraiment mignons et le soleil qui se lève baigne les paysages.

Il ne pleut plus, ou presque, car ça tombe en alternance, parfois à très grosses gouttes, mais c’est l’occasion pour un arc en ciel d’encercler la baie. La route déroule, la vie suit son cours, on ne croise pas grand monde, une dame sur la plage tout au plus, sinon que des moutons et des vaches en liberté semblable aux pottoks au Pays Basque.

Le début de la route, commence par un dédale le long des côtes et des falaises taillées à la serpe. De nouveau un arc-en-ciel vient se poser sur l’horizon au dessus d’une baie magnifique.

Le soleil bien décidé à rester toute la matinée, vient donner aux falaises des couleurs de cuivre.

Le vent souffle tellement fort qu’il nous pousse jusqu’à Ord, à peine quelques âmes mais une entrée dans le village après un pont et une route encadrée par deux rochers d’où les sentinelles de moutons veillent. Le soleil est toujours là et semble se fixer au-dessus de la rivière.

 

On reste quelques minutes à se faire chahuter les os par les fortes rafales, les poumons se remplissent d’embruns, d’air frais, on se sent bien à Ord.

La boucle se termine, ce fut une bonne décision de la prendre, même si elle nous a pris 1h30 de lumière, on garde en tête que 16h30 commence à être l’heure critique pour trouver un coin où dormir, la nuit tombant à 17h00.

 

On retombe finalement sur la grande route, l’A851, le temps se gâte de nouveau, pluie, brouillard accroché aux sommets des montagnes et vent à décorner les vaches des Highands.

Il nous faut quitter la grande route, bifurquer, et pour ça un seul point de repère : un vieux pont en pierre. Il semble toujours tenir debout, malgré le passage des siècles et des tempêtes. Il pleut à verses mais la vue tient de la carte postale.

 

Sur les côtés de la route, on aperçoit les formes, les contours tortueux des lochs et des montagnes de Skye.

On décide d’étirer le temps, et de faire un détour pour tenter d’aller visiter l’unique distillerie de Skye, Tallisker. La route serpente, nous fait descendre en altitude pour longer un énième loch. A l’arrivée, tout au bout du village, caché derrière des maisons arborant le drapeau de l’indépendance, la distillerie.

 

Malheureusement, les horaires et les possibilités de visite en hiver sont beaucoup moindres. Du coup, impossible de visiter. On repart donc en sens inverse, profitant de la vue sur la baie.

On a pour idée de se rendre à Nest Point, un phare, bout du bout, point le plus à l’ouest de Skye, mais il se fait faim bien qu’il soit tôt, et tous les villages que nous traversons sont vides, fermés de tout commerce en cette saison.

Puis poussés par une inspiration, on traverse Dunvegan de long en large, passant devant la plus vieille boulangerie de Skye encore en activité (Skye Oldest Bakery) sur la porte un panneau lumineux « Fish’n’Chips » n’attendant qu’une chose c’est de s’allumer.

 

On tente, on ouvre la porte, poussés par des estomacs en quête de leur premier fish’n’chips. A l’intérieur beaucoup de maquettes de bateaux, et de vieilles babioles un peu kitsch. La maison est aménagée en petit restaurant, salon de thé et boulangerie.

 

Derrière une vitrine pleine de cupcakes et de muffin, se tient une petite bonne femme un peu âgée mais pleine d’attention aussi bien envers les touristes que les habitués.

 

On commande deux fish’n’chips, bons sans être succulents, servis par ce que l’on pense être la fille, une grande plante d’1m80 habillée tout en léopard et en bottines.

 

Presque une caricature british, mais au fou rire franc. Je veux profiter d’être là pour surpasser ma timidité et demander aux gens si je peux leur tirer le portrait.

 

Je demande avec Cécile (qui va piano…), elles acceptent en se dérobant, l’une poussant l’autre, essayant d’entraîner avec elles le mitron, qui préfère se cacher derrière les fourneaux.

 

Ça rigole, ça vanne, mais ça accepte. Le résultat est sur pellicule, j’espère ne pas m’être planté.

On continue la petite route qui mène à Nest Point. Sinueuse, dangereuse mais magnifique. La route est assez longue et on sait qu’on va être obligés de retourner sur nos pas.

 

Néanmoins après une bonne 15 km, nous voilà au bout face au rocher du bout du bout. Mais pas de phare en vue. Deux choix s’offrent à nous. Soit faire la balade jusqu’au phare sous un vent qui, avec le poids du sac photo me pousse vers le bord, soit chercher le point de vue de toutes les photos de Neist Point en s’enfonçant dans la lande gorgée d’eau au point que les chaussures s’enfoncent de plusieurs centimètres dans la boue.

 

C’est cette option que l’on choisit. Ne sachant pas trop combien de temps va nous prendre la descente et l’ascension au retour du rocher.

 

D’ailleurs sur la falaise abrupte, quelques photographes sont disséminés par ci, par là, expérimentant des pauses longues.

Alors que l’on s’avance, j’aperçois enfin le phare. Je ne peux me tenir face à Neist Point sans avoir une pensée pour Gaztelugatxe.

 

Au-dessus du phare la lumière est brute, les nuages gris argent laissent tout de même apercevoir le soleil malgré un vent tempétueux.

Les falaises derrière, elles se gorgent d’un soleil que l’on croirait trop rare.

On se fait secouer par les rafales, comme nous l’étions en Islande, le vent vous pousse, joue avec vous comme un gamin avec une poupée de chiffon.

Soufflés par la vue mais abrutis par le vent on rebrousse chemin.

Alors que l’on croise un véhicule que l’on laisse passer sur cette route à voie unique, celui-ci nous fait un signe. Signe différent de d’habitude.

 

On jette un œil dans le rétro pour constater avec effroi que le toit amovible par la force du vent combinée à notre inexpérience s’est ouvert et cela depuis sans doute quelques kilomètres.

 

On est quitte d’une bonne frayeur qui nous fait un peu baliser jusqu’à la reprise de la route principale. On quitte alors notre petite route sous l’œil bienveillant de cette belle montagne plate : McLeod’s Table et de ses beaux paysages de bad lands.

On tente bien de continuer la route jusqu’au Dunvegan Castle posé sur le loch du même nom censé abriter une colonie de phoques.

 

Mais voilà, nous sommes en novembre et tout est fermé, donc pas de château, pas de jardin, bref pas de visites.

 

On repart du château et le soleil nous éblouit sur la route mouillée. Il commence à descendre doucement mais sûrement. Il nous accompagnera jusqu’à la fin de la journée.

Encore une fois la route alterne entre corniche surplombant la mer, et intérieur des terres au paysage plus plat, moins taillé à la serpe.

 

Ce soir le coucher de soleil à décider de donner son maximum. Les champs se baignent d’une lumière magnifique, les éclats du soleil viennent affleurer les petites montagnes. Bref c’est beau.

Le long du loch Snizort Breag, la route monte jusqu’à surplomber Uig Bay. Un bateau rentre au port et le vent souffle. On descend donc sur Uig et on s’arrête sur le port, à l’endroit où de nombreuses voitures attendent dans leurs « lanes » le départ du ferry pour Lewis, Harris ou encore North Uist… On est très tentés. Très très tentés. Je vais prendre les horaires d’hiver des ferrys. Les horaires sont vraiment restreints.

 

On hésite, on se dit que cela nous ferait faire un saut de puce bien pratique mais les horaires ne nous conviennent pas trop et de plus, le prix nous calme : près de 60£ l’aller pour 2 passagers et le campervan. Alors ce sera définitivement… non, mais avec tout même une pointe de regret.

Ce soir, après deux nuits passées en sauvage, c’est camping. Le camping de Uig Bay offre une belle vue, mais malheureusement les pelouses sont au repos après la saison de l’été, c’est donc sur les graviers, vainement abrités du vent par une petite palissade que nous nous posons.

 

Nous sommes les seuls clients, et malgré un vent toujours aussi violent la perspective d’une douche bien chaude nous met le sourire aux lèvres.

 

C’est donc après un diner chaud et une bonne bière que, chacun notre tour, nous affrontons le vent en direction des sanitaires.

Réchauffés par les bienfaits de la douche, nous nous écroulons dans les bras de Morphée.

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