22 Sep Stockholm au carré ²
Stockholm est arrivée comme une bonne nouvelle au milieu d’une année morose en terme de voyages. Pas de voyage d’hiver, pas de froid, de neige, pas d’aurores. Un rendez-vous manqué pour Mai qui aurait dû voir la consécration d’un vieux rêve, et puis le temps a passé, on a mangé notre pain noir et Stockholm est arrivée comme un rayon de soleil, comme la promesse d’enfin, pouvoir aller respirer un air différent.
J’aurais pu trouver plein de manières et d’angles pour vous raconter ces 4 jours à Stockholm, mais cette ville si photogénique, me semblait pouvoir n’être racontée qu’en carré. Pour ces 4 jours, je suis parti léger en terme de matos, j’ai racheté un énième sac photo, j’y ai glissé mon numérique avec une focale fixe, et deux argentiques. Mon SL35 de chez Rollei, qui après tous nos démêlés ensemble continue de souffler le chaud et le froid, et mon fidèle 6×6, le Yashica familial avec lequel j’avais tant pris plaisir en Écosse.
On a débarqué à Stockholm en pleine nuit, à l’heure à laquelle les clochers sonnent les douze coups. On a posé nos affaires, passé une bonne nuit, et on était fin prêts à arpenter cette ville qui nous était à tous deux, totalement inconnue. Le programme était léger, parfaitement suffisant pour alterner flâneries et musées et profiter des 24°c affichés au thermomètre. Premier arrêt, l’île de Skeppsholmen pour déambuler dans les travées du Moderna Museet et de l’Arkitekturmuseet. Un peu en avance, on est descendu rejoindre les rives de l’île.
Car oui Stockholm ressemble, vue du ciel, à un lâcher de confettis un soir de 14 juillet. Les quartiers sont des îles, ou bien est-ce l’inverse, bref l’eau y est omniprésente, et c’est cette ouverture sur l’ailleurs qui m’a vraiment fait tomber amoureux de cette capitale. Je m’en suis rendu compte depuis Reykjavik, que j’aime les villes ouvertes sur la mer et l’horizon. Et de ce côté là, Stockholm a quelques atouts dont elle sait très bien jouer. Ses quais où s’amarrent les vieux rafiots, les retraités qui prennent des bains de soleil à l’arrière de ces derniers, les bancs où les petits vieux refont le monde les yeux portés vers l’horizon d’où se détachent les structures rétro-futuristes d’un parc d’attractions.
La vie y semble tellement paisible dès que les rayons du soleil sont de sortie que photographier cette ville devient tout simplement une grand moment de plaisir, avec mon Yash’ entre les mains le plaisir se décuple. Plus le temps avance, plus je deviens un accro du moyen format, de la puissance des détails retranscrits, de la profondeur du piqué. A dérouler le fil de ces trois bobines de Fuji Pro 400H, je me rends compte que je fais moins d’erreurs, que j’ai enfin l’impression d’avoir apprivoisé ce format, ces caractéristiques et comme il est bon parfois de se lancer des fleurs, je dirais que jusqu’à maintenant j’y ai, lors de ce voyage, sorti là mes meilleures photos.
Mais faut dire que Stockholm est un bon modèle. Son quartier ancien, le cœur de sa vieille ville à l’architecture mélangée rappelant les maisons typiques des bords de canaux d’Amsterdam qui fut à deux doigts d’être démoli par un projet fou et démesuré de l’architecte Le Corbusier, ou même tout simplement la vie de ses habitants, tout va bien à Stockholm. J’ai cramé mes bobines avec parcimonie avec l’envie de bien faire, de bien rendre, j’ai shooté sans trop me poser de questions, créant ainsi un déroulé de mon impression de cette ville qui oscille entre modernité, qui joue avec l’envie d’aller de l’avant tout en se reposant sur ses acquis, sur son histoire qu’elle ne renie pas.
Stockholm est une ville qui bouge, où les vieilles typographies d’enseignes côtoient des graffs multicolores, où les kiosques à Fika (la pause goûter) se remplissent de jeunes pères trentenaires aux allures d’hipster, où les stations de métros sont élevées aux rangs d’œuvres d’arts à caractère contestataire ou éducatif.
Le vieux se mélange avec le nouveau tout aussi bien que le béton se mélange avec la verdure, comme par exemple dans les allées ce projet fou et utopique qu’est le Woodland Cemetery. 4000m2 de pins où se cachent des chapelles de bétons imaginées par des architectes à la limite de la folie, mais où l’on vient se promener par un dimanche après-midi ensoleillé.
Si vous vous baladez à Stockholm, vous remarquerez une chose, les heures d’affluences, les longues queues de citadins, on ne les trouve pas que dans les couloirs du métro où à l’arrêt des tramways, mais aussi le long des quais des nombreux ports de la ville. Comme une invitation à prendre le large, on a voulu nous aussi pousser plus loin, non pas qu’on en avait marre de la ville, mais juste parce qu’on avait, nous aussi, envie de goûter à tout ces ailleurs qui se trouvent à peine à quelques heures de ferry.
Comme tout le monde, on a fait la queue, rendant là aussi, agréable la longue attente des transports, et au loin on a deviné l’arrivée de notre ferry. On a grimpé dessus avec empressement, et dans le rétro on a vu la ville se rapetisser à mesure que le vent du large nous fouettait le visage et qu’une multitude de petites îles faisaient leurs apparitions.
Ne prendre que des photos de paysages aurait été trop facile, j’en ai déjà parlé par exemple lorsque nous avons pris le ferry en Norvège, moi ce qui m’intéresse c’est la vie à bord. Regardez les habitués, les iliens qui se rentrent pour le week-end ou qui au contraire quittent la grande ville pour x raisons, ou les touristes, les voyageurs, les yeux grands ouverts, jamais à court d’exclamations quand le paysage devient différent, les gamins qui, partout dans le monde ont le même symptôme, l’envie d’arriver au plus vite. Capter ces ambiances, de l’intérieur, raconter une histoire sous un point de vue différent simplement par le biais des images.
Ce qui ne nous a pas empêché, nous aussi, de nous émerveiller sur le moindre petit rocher coiffé d’une maison rouge, de son ponton, et d’une petite forêt de rigueur. Nous imaginant comment serait la vie de tous les jours sur ces petits confettis de terre. Et puis il y a eu Grinda. Le ferry qui lâche son flot de curieux et qui récupèrent ceux qui ont déjà vus. Grinda à elle seule mériterait un papier, parce que cette île est un petit morceau de paradis à seulement 1h de la grande ville, c’est un cadeau inattendu à Noël, la part de gâteau restante qui donne envie de la dévorer à pleines dents.
Mais pour vous donner un avant-goût, Grinda c’est un lieu paisible où les gens viennent se détendre, pique-niquer, profiter du soleil et du calme. On y croisera deux ados en train de se confier l’une à l’autre, un couple de sexagénaires la bedaine à l’air, le bermuda à fleurs de sortie, en train d’emmagasiner le maximum de vitamine D possible avant d’affronter un hiver se rapprochant à grands pas, un sauna flottant et surtout on aura la chance de voir l’un de nos plus beaux coucher de soleil.
On a eu la chance de tomber au bon moment, on était tiraillé entre la faim et l’envie de ne pas louper la descente de l’astre solaire et finalement c’est une serveuse québécoise qui a servi d’arbitre. On a attendu que le soleil descende avec une bière fraiche à la main, et quand ce fut le bon moment, on est parti s’enfoncer dans la foret, on a grimpé les rochers et on a profité, shooté, photographié, admiré, bref on a kiffé. Désolé, il n’y a pas d’autres mots. Les paysages se gorgeaient de jaune, d’orange, de rose bleuté, de bleu rosé, c’était beau, tout simplement.
Le lendemain on a profité de la petitesse de l’île pour faire le tour en son sein, on a arpenté ses forêts, ses baies, on a vu d’autres îles où on avait envie d’aller, on a croisé serpents et écureuils, on a vu la lumière traverser de manière divine une canopée, et j’ai terminé mon dernier rouleau sur une photo ratée.
Au fur et mesure que le temps avance, j’ai de moins en moins d’appréhension lorsque, le voyage passé, je vais récupérer tout ces souvenirs physiques pris au fil du temps de nos escapades, par contre il y a une chose qui ne change pas. A chaque fois que j’insère le cd ou que je regarde les planches contact pour la première fois, j’ai toujours cette impatience de môme de découvrir en image le film de mes voyages. Et Stockholm en fût un très joli qui en appelle indiscutablement une suite.
Suggestions d’accompagnement sonore :
Gramatik – You Jammin (Cold Busted – 2009)
Un son doux où se mélangent diverses influences allant du jazz au hip-hop en passant par le blues, un melting-pot musical ressemblant à celui qui caractérise les diverses influences de la ville de Stockholm.
Ce city-trip à Stockholm s’est fait dans le cadre d’un partenariat entre la Team Givrés et Visit Sweden.
Néanmoins le ton des articles et les choix éditoriaux nous sont propres.
Laponico
Posted at 14:21h, 22 septembreAhhhh Stockholm…que cette ville me manque, j’ai vraiment trop envie d’y retourner…et Grinda vous m’avez bien donné envie, comme d’autres îles d’ailleurs…Sandhamn aussi avait l’air top ! Trop de chance !!!
Julie
Posted at 16:15h, 22 septembreTrès joli portrait de la Suède. Heureusement que le projet de Le Corbusier n’a pas vu le jour… En tout cas je n’ai jamais eu la chance de visiter Stockholm. Alors cet article me donne un bel aperçu de la vie la bas, merci 🙂
Like A Bobo
Posted at 18:01h, 22 septembreQuel récit ! Avec ces mots et ces photos, j’ai presque l’impression d’avoir fait le voyage. Merci 🙂
chloe
Posted at 20:11h, 22 septembreGrinda? Je ne connaissais pas du tout, cela a l’air top!
retourdumonde
Posted at 10:37h, 24 septembreFonce, ça vaut le coup ! 🙂
Marion
Posted at 23:02h, 22 septembreSuper article qui tombe à point nommé! 🙂 Je pars à Stockholm demain pour 5 jours et j’ai hâte d’arpenter la ville en long et en large! Merci pour cet aperçu!
retourdumonde
Posted at 12:38h, 23 septembreParfait ! N’hésite pas si on peut te donner un coup de main 😉
mzelle fraise
Posted at 09:41h, 23 septembreÇa donne évidemment envie de prendre un billet direct… Tu as bien raison pour tes photos, elles sont de mieux en mieux, on sent que tu t’éclates vraiment 🙂
retourdumonde
Posted at 12:12h, 23 septembreMerci m’zelle, on devrait se faire des sorties photos ensemble 🙂
Anaêlle
Posted at 10:53h, 23 septembreTrès bel article, j’ai toujours eu envie de visiter un pays nordique type Suéde ou finlande, et là ça me donne envie d’aller en Suéde ahah ! T’es photos sont hyper jolies 🙂
Bises Anaëlle http://dracipana.com/
retourdumonde
Posted at 12:37h, 23 septembreMerci beaucoup ! En tant qu’amoureux des pays nordiques, vas-y fonce, à n’importe quelle saison ça vaut vraiment le coup !
Gillou
Posted at 13:01h, 23 septembreQue de bons souvenirs deux semaines en août cet été en Suède dont une semaine à la capitale magique que du bonheur à refaire absolument
Anne
Posted at 19:41h, 24 septembreBeau ! Beau ! Ah mais faut que je monte là haut !!!!!
retourdumonde
Posted at 10:57h, 25 septembreMais oui ! Je suis sûr que ça te plaira 😉
Nathalie
Posted at 10:57h, 30 septembreBonjour bonjour !
Je prépare un tour d’Europe et je glane par ci par là plein de bons conseils sur les coins et recoins de l’Europe… On fera forcément un arrêt à Stockholm, vos photos nous confirment l’impression que nous en avions : ça a l’air magnifique !!
Vous m’avez bien tenté avec le Woodland Cemetery… Par contre, le site sur lequel envoie votre lien renvoie sur un lieu dans l’Ohio 🙂
http://www.skogskyrkogarden.stockholm.se/in-english/
J’en profite pour vous féliciter : je fais le plein d’infos chez vous !
Merci !!
retourdumonde
Posted at 11:21h, 30 septembreHey, merci d’avoir pointé cette erreur, je n’avais pas fait attention 😉
Oui Stockholm est vraiment une belle ville dans laquelle il est agréable de déambuler. N’hésite pas si tu as des question !
Delphine / 7h09
Posted at 15:11h, 18 novembreBonjour
Suite à ton message via Twitter, je découvre cet article et surtout tes très jolies photos. Ça donne envie ! J’aimerais bien y aller en été, mais rien de sûr pour le moment…
À bientôt !