Video – Ikusi, les neiges inattendues

Video – Ikusi, les neiges inattendues

Parfois, on est à bout, à bout de tout. L’esprit est embué, chamboulé par un quotidien pollué. En ce mois de mars, nous étions fatigués. La rengaine parisienne est belle, mais usante et polluante, alors notre dernier effort fut de se lever à 4h du matin, ce vendredi 13 mars, pour 4 petits jours de décrochage, hors saison, hors touristes, hors invasion.

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Nous étions là pour prendre une dose de silence, agrémentée d’un soupçon de perdition volontaire au milieu des paysages reposants. La carte, l’appareil photo et la GoPro sur les genoux, et les routes étaient de nouveau à nous. Et pendant ces 4 jours, nous avons roulé de surprise en surprise.

Comme si les éléments voulaient nous faire rattraper notre retard. Comme s’ils voulaient nous consoler de l’absence de l’hiver, car cette année, nous ne sommes pas allés le chercher.

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On a donc embarqué les boîtiers argentiques, Minolta pour moi, Yashica et Rolleiflex pour lui. En noir et blanc et en couleurs, ces pellicules allaient donner une teinte particulière à ce grand week end.

C’est lors de la première journée que la surprise a été la plus grande. Notre recherche de la source bleue dUrederra nous a fait grimper les montagnes et chavirer dans les virages avec comme décor ce manteau blanc que l’on aime tant.

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Depuis la côte, la montagne était légèrement saupoudrée de blanc et le soleil brillait, puis au fur et à mesure que l’on s’éloignait du niveau de la mer, la neige devenait de plus en plus présente. Jusqu’à nous accompagner dans la nuit sous forme de tempête, en plein milieu de la Sierra de Urbasa. Là où le Palacio a refusé d’être pris en photo, mais a accepté d’être filmé, les neiges ont été inattendues.

Puis il fallut retourner à Harpea, sous le soleil dominical, recommencer cette randonnée avortée. Pourtant, la route était fermée, non déneigée en hiver. Qu’à cela ne tienne, nous grimpons, prudents jusqu’au plateau où l’été dernier, chevaux et moutons paissaient sans se soucier des touristes perdus.

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Sous la neige et battu par les vents, il est dorénavant silencieux. La seule faune, ce sont les aigles, qui nous surveillent en tournoyant dans le ciel nuageux. Les congères ont recouvert la route d’Harpea. Encore une fois, elle est inaccessible. La prochaine fois, on retentera…

Sur le chemin de la fabrique d’Orbaitzeta, la route est recouverte de neige, le soleil traverse les arbres nus. Changement d’ambiance dans ce petit village au fond de la vallée, qui a eu ses heures de gloire, et ses rues remplies de monde, mais qui est maintenant quasiment abandonné. Le bruit de la fabrique s’est arrêté, et la nature a presque repris possession des ruines.

Ikusi, c’est se laisser porter, prendre la petite route, là, à droite sur la carte, parce qu’on a un peu de temps. Ikusi, c’est faire vagabonder son esprit, ses pensées, pour qu’un de ces souvenirs revienne, un matin, en plein milieu d’un wagon de métro bondé, et qu’il nous fasse sourire.

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